Le jour, j’écris du code pour des sites internet. La nuit, j’écris des histoires pour vous faire veiller tard. J’ai 36 ans et je vis dans le sud de la France, près du soleil et loin du bruit de la ville.

1. Quand as-tu compris le pouvoir de l’écriture ?

Lors de ma première rédaction scolaire au CE1. Je me souviens encore de l’effet des mots inscrits sur mon cahier quand j’ai lu mon histoire au reste de ma classe. J’ai entendu un « Ouah! » général quand j’ai annoncé que ma voiture imaginaire pouvait rouler à plus d’un million de kilomètres à l’heure ! Un sentiment de fierté et d’émerveillement m’a envahie ce jour-là et ne m’a plus jamais quitté.

J’ai ensuite écrit des petites histoires que seul un enfant de 9-12 ans pouvait imaginer. Heureusement, le crash de mon ordinateur a balayé ces écrits qui seraient sûrement devenus très embarrassants aujourd’hui. Mais après tout, il faut bien commencer quelque part, non ?

Frustré par mon manque de méthode et de temps, j’ai arrêté d’écrire pendant un long moment. Plus tard, je me suis dirigé vers des études scientifiques puis d’informatique. J’avais abandonné l’écriture depuis des années, jusqu’au jour où cela a été plus fort que moi.

2. Quand as-tu décidé de recommencer à écrire ?

En regardant le Ghostbuster de 2016 !

La chasse aux fantômes m’avait toujours fasciné depuis le premier S.O.S. fantômes. Il faut dire que j’adore les histoires qui mêlent fantastique et science-fiction. Évidemment quand ils ont annoncé un nouveau Ghostbuster, j’ai été ravi. Quand je l’ai vu beaucoup moins…

Comment ont-ils fait pour rendre une histoire aussi stupide avec si bonne matière de départ ? J’ai alors imaginé ma propre histoire de fantômes et comme elle me plaisait bien, j’en ai fait un roman (La Fréquence Fantôme).

3. Quelle est ta méthode d’écriture ?

Nerveux à l’idée de recommencer à écrire, j’ai passé de longs mois à étudier des méthodes, lire des témoignages d’auteurs et à assimiler des formations d’écritures. J’en ai retenu certains enseignements qui m’ont été bien utiles.
Tout d’abord, il existe deux profils d’écrivains :

  • le Pantser ou l’improvisateur : ceux qui se laissent embarquer par leurs histoires et leurs personnages, peu importe où cela les mènent.
  • le Plotteur ou planificateur : ceux qui prévoient un plan pour chaque étape du voyage, et suivent un itinéraire précis.

Bien entendu, personne n’est 100% l’un ou l’autre. Cependant, il y a toujours un profil qui domine l’autre. Me concernant, je fais partie de la deuxième catégorie : le planificateur.

Je suis un grand adepte de la narration en 3 actes et du voyage du héros qui permettent de parfaitement structurer un récit. Une fois que vous avez compris que toutes les histoires sont, en réalité, identiques au niveau structurel, vous pouvez vous reposer sur les éléments narratifs prévus pour faire exploser votre créativité.
De plus, vous obtenez aussi le super pouvoir de voir dans le futur narratif. En vous concentrant pendant la lecture d’un livre ou le visionnage d’un film, vous pouvez deviner ce qui va se produire et dans combien de temps !

Dans la pratique, voici mes étapes de création :

  1. Je choisis un sujet qui m’inspire.
  2. Je trouve un concept original autour du sujet choisi.
  3. J’écris la prémisse en incluant le sujet, le concept ainsi que les personnages.
  4. Je développe mon histoire au travers des différentes étapes clés d’un récit (élément déclencheur, pivot, nœud dramatique, etc.) tout en rédigeant des fiches de personnages détaillées.
  5. Je rédige un résumé de chaque chapitre pour obtenir un plan détaillé.
  6. J’écris un premier jet par chapitre. Grâce au plan détaillé préalablement rédigé, je ne suis pas contraint de suivre la liste des chapitres de manière linéaire. À chaque session d’écriture, je choisis le chapitre qui m’inspire le plus à ce moment-là.
  7. Je fais une relecture intégrale et vérifie la cohérence des petits détails de l’histoire.
  8. Je réécris les tournures de phrase puis corrige les fautes d’orthographe et coquilles.
  9. J’envoie le manuscrit à un correcteur professionnel, puis j’intègre ses corrections pour une relecture finale.
  10. J’envoie le manuscrit à des bêta-lecteurs afin de corriger les dernières coquilles et avoir un premier ressenti global avant la publication.

Cette méthode que j’ai empruntée à d’autres écrivains me permet de gagner du temps et évite la réécriture complète de certains chapitres. De plus, avoir un résumé de ce que je vais écrire dans ma session évite le syndrome de la page blanche.

4. Quelles sont tes inspirations ?

Très éclectiques. Tout ce qui ressemble à une histoire m’attire, quel que soit la forme qu’elle peut prendre : livre papier ou audio, bd, jeux vidéo, films, séries, etc. L’essentiel est d’être happé par l’histoire et les personnages du récit.
Si je devais citer quelques auteurs de romans que j’apprécie et qui m’inspire,
je dirais :

  • Stephen King (pas très original, je sais) pour ses histoires terrifiantes.
  • Michael Connelly (Série Harry Bosh) pour le souci du détail.
  • Ransom Riggs (Miss Peregrine) pour son style d’écriture.
  • Ernest Cline (Player One, Armada) pour l’ambiance.
  • Slimane-Baptiste Berhoun (Les Yeux) pour son humour.

Concernant les films :

  • Matrix : pour son histoire et sa réalisation.
  • Memento : pour son concept et le montage.
  • The Dark Knight : pour le joker comme tout le monde non ?
  • Léon : pour son ambiance.
  • Seven : pour sa réalisation et son ambiance.

S’il est difficile de classer des œuvres entre elles, il est parfois plus facile de mesurer leur impact sur nos émotions. Une bonne histoire restera des jours, voire des mois à vous hanter dans vos pensées, alors qu’une moins bonne sera oubliée juste après l’avoir achevée.